
Deux silhouettes et un bout de Marionnette-univers le gunungan, « marionnette centrale du théâtre d’ombre en forme d’arbre ou de montagne symbolisant l’univers. A sa base, des marches conduisent à deux portes monumentales fermées sur l’au-delà, le Monde a l’Envers. Ses couleurs, le rouge et le vert, racontent le feu ou l’errance dans la forêt au cours du récit. » in glossaire de Les chants de l’île à dormir debout, le Livre de Centhini. Élisabeth D. Inandiak.
Voila une vue que le public ne voit pas car le théâtre d’ombre ici n est pas un théâtre d’ombre. Avant seuls les hommes pouvait aller voir de l’autre coté de l’écran, parait-il. Aujourd’hui non seulement tout le monde peut mais c’est même la seule possibilité. En tout cas l’espace spectateur est installé de façon à voir le faiseur d’image le Dalang, le marionnettiste, conteur et chef d’orchestre du Gamelan

- derriere l ecran wayang kulit

Les marionnettes sont très colorées, dorées

Leurs ombres magnifiques, ajourées…


Spectacle totale ?
Musique, chant, conte, silhouette : danse de peinture…


Cette première rencontre (trois spectacles, trois lieux complètement différents : quartier en campagne, centre de Solo et gratins aux temples Prambanan) est puissante : colère, incompréhension, sommeil (5 heures de spectacles, en partant avant la fin…) séduction, fascination…
Les spectacles ne sont pas en Indonésien, mais en Javanais. Cette langue qui parait-il s’est suicidé pour permettre l’unification du pays dans les années 20 (guerre d’indépendance), cette langue plus vieille que le français.
Nous ne comprendrons sûrement jamais ce qui est dit. On peut savoir avant quel récit va être conté mais ne pourrons jamais rire avec le public (très nombreux) ni comprendre comment le présent s’implique dans l’histoire.
Le spectacle dure souvent toute la nuit, parfois des cérémonies débutent dans l’après midi… (ni musulmane, ni hindoue, ni….) Imaginez le nombre d’intrigue hors spectacles, les musiciens mangent, fument, discutent, les chanteuses commentent ce et ceux qu’elles voient derrières leurs éventails, le public parlant affaires, ou s’allongeant…
Les chanteuses semblent recevoir des messages durant la soirée leur demandant certains chants qu’elle communique par une simple note au dalang qui est toutes la soirée dos au public. Rien ne semble fixe, nous échappe totalement la part mystérieuse, mystique de la soirée qui semble d’une énorme importance pour les javanais qui vivent avec les esprits qui cohabitent avec les esprits…

J’ai passé du temps derrière l’écran la on l’on voit les ombres :
Il y avait ce jeune homme, qui m’étonnait tant il était immobile, complètement. Je trouvais merveilleux quand j’en ai déduit que cela devait être un futur Dalang (qui connait un nombre incroyable d’histoire par et avec le cœur) merveilleux que l’enseignement se passe ainsi, je l’imaginais des nuits entières, entrant en méditation, concentré… peut-être travaillait-il le jour ? Je demandais a un homme qui parlais l’anglais qui était aussi derrière pour avoir des précisions… il allait surement me révéler des secrets… : « lui ? Il est la pour tenir le pied du micro. »
Ayo salut…
Oh mais qu’est-ce que l’on apprend beaucoup lorsque l’on vient visiter votre blog à 6h30 du matin en France.C’est une vraie découverte. Merci pour toutes ces histoires et ces comptes rendus qui arrivent dans notre petite Bretagne. La bise à vous deux. Continuez ainsi et profitez au maximum. Je pense à vous Françoise